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Livre blanc de la Recherche en Mécanique

Une centaine de participants a assisté au colloque éponyme tourné vers les enjeux industriels et les défis de la recherche. Un fil conducteur a été mis en particulier en avant, la multidisciplinarité.

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À l’aube de la 4e révolution industrielle, l’industrie française a besoin d’une vision ambitieuse et pérenne. C’est tout l’objectif du plan Usine du futur lancé par le gouvernement. Et parce que les industriels de la mécanique conçoivent et produisent les solutions technologiques utilisées par toutes les filières industrielles, ils ont un rôle essentiel à jouer. Les innovations de toutes ces industries sont rendues possibles par la créativité et le savoir-faire des mécaniciens.

À n’en pas douter, ces deux atouts contribueront fortement à l’émergence de l’Usine du Futur. Pour appuyer ce propos et exposer la vision des industriels et organismes de recherche du domaine mécanicien, l’Association française de Mécanique (AFM) la Fédération des industries mécaniques (FIM), chargée de l’élaboration du référentiel Usine du futur, et le Cetim ont organisé un colloque le 18 mars 2015 à Paris. Orienté en particulier sur les enjeux industriels et les défis de la recherche, l’événement a réuni chercheurs, industriels, clients de la mécanique et institutionnels. Des acteurs animés d’une même volonté de concevoir et produire autrement et souhaitant dessiner les contours de l’usine du futur. Le colloque a réuni une centaine de participants.

Les enjeux
Parmi, les défis, la capacité de dialoguer, d’échanger comme l’ont rappelé deux personnalités dans le domaine des sciences de la mécanique, Sébastien Candel et Benoît Eynard. Pour ce dernier «Le mécanicien du futur devra pouvoir dialoguer avec d’autres disciplines…». L’accent est rapidement mis sur la multidisciplinarité avec l’idée de faire «tomber» certaines barrières et d’accélérer les processus.Une précision faite par Hervé Gilibert, directeur technique d’Airbus Safran Launchers : «Nous devons raccourcir les durées des développements, diminuer les coûts, fiabiliser les produits… Il faut aller vers une maquette numérique permettant d’intégrer l’ensemble du cycle de vie du produit.»
Pour ce faire, la communion entre équipes, chercheurs…, est indispensable. Ils doivent être dans «l’usine de production».

Faire comprendre l’importance de la mécanique
C’est également un changement de mentalité… Voire de culture.De fait, cela commence par les jeunes générations. Alain Bernard, conseiller scientifique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a ainsi été interrogé à ce sujet. Son intervention a été l’occasion de rappeler la place de la mécanique dans notre économie : «Il faut faire comprendre aux jeunes générations toute l’importance de la mécanique sur les enjeux économiques de demain.»

Appropriation de la recherche par les industriels
La façon de s’approprier les résultats de la recherche constitue également un thème d’importance à intégrer dans cette mutation technologique.Une vision partagée à l’occasion d’une table ronde réunissant Pascal Souquet du Cetim, Dominique Sentagnes, L’électrolyse, et Thierry Thomas, vice-président de Messier-Bugatti-Dowty. Pour Thierry Thomas, il s’agit plutôt «d’animation que d’appropriation de la recherche notamment sur des problématiques complexes. Il faut accroître le recours à la simulation, jouer la multidisciplinarité des acteurs et nous assurer d’une bonne gestion des interfaces.»

Un point sur lequel renchérit Dominique Sentagnes, en précisant notamment que l’innovation de demain ne porte pas seulement sur les produits, mais aussi sur les procédés, les flux… : «L’enjeu des rapprochements avec les équipes de recherche est d’aller vite en faisant comprendre à nos interlocuteurs à la fois nos besoins court terme et nos enjeux à long terme.»

C’est là qu’intervient le Cetim avec son rôle de facilitateur pour imprégner de recherche le tissu des entreprises puisque le Cetim «est l’interface entre le monde académique et le monde de l’entreprise.» Un Leitmotiv qui se traduit par des échanges au quotidien avec ses neufs laboratoires communs intégrant de grands laboratoires de recherche.

Un livre blanc pour la recherche en mécanique
Le colloque a également été l’occasion de présenter les travaux liés à la recherche en mécanique, ses enjeux industriels et sociétaux… et qui ont abouti à un livre blanc édité par l’AFM. Réalisé sous l’impulsion du Haut comité mécanique, il offre un état de l’art complet de cette discipline au cœur de l’avenir industriel de la France. Comme l’a rappelé Pierre Devalan, président de l’AFM, en ouverture du colloque, il est le fruit d’un collectif de plus d’une centaine de chercheurs académiques et d’ingénieurs de l’industrie, de l’AFM, de la FIM et du Cetim. Il permet d’offrir un éclairage industriel comme sociétal sur le dynamisme de la recherche en mécanique, ses résultats, ses défis, son potentiel, mais également d’ouvrir des perspectives aux entreprises qui ont fait le choix de l’innovation technologique.

Plus d’informations: www.cetim.fr

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