1063

Carboman 30, c’est parti !

Un peu plus d’un an après l’annonce du projet par l’UNCL et le Rorc, rejoints ensuite par les Américains du Storm Trysail Club, le Carboman 30, nouveau nom du Class30, entre dans une nouvelle phase avec le lancement des outillages chez Ouest Composites. Le point sur ce projet industriel dont Multiplast est maître d’œuvre.

Carboman 30, c’est parti !
READING TIME

2 minutes, 40 secondes

Retenu en septembre 2021 au terme d’un appel d’offres lancé par les trois yacht-clubs, l’UNCL pour la France, le RORC pour la Grande-Bretagne, le Storm Trysail Club pour les Etats-Unis, le duo VPLP/Multiplast a rendu sa copie fin avril, présentant les deux versions du Carboman 30, nouveau nom du monocoque de 30 pieds. La version club, dotée d’un mât et d’une bôme en alu et destinée aux clubs de voile pour former des régatiers à la navigation hauturière, est proposée à un prix attractif de 94 500 euros HT.

La version one design, qui s’adresse plus à des particuliers souhaitant naviguer sur un bateau fun et accessible, est livrée avec mât, bôme et bout-dehors en carbone pour 132 500 euros HT. Futur propriétaire d’un Carboman 30 one design, le président de l’UNCL, Gery Trentesaux se félicite du travail effectué : “Dans les années 1980-1990, pour découvrir le large, on avait les half ton, petits bateaux de 9 mètres moyennement construits et pas très confortables, ils nous permettaient d’avoir accès aux grandes courses, de la même manière, le Carboman 30 correspond à l’esprit de l’époque, plus moderne, plus marin, plus rapide au portant.”

Visiblement, la demande est au rendez-vous pour le monocoque de 30 pieds – qui peut aussi bien être mené en double qu’en équipage de quatre ou cinq – comme le confie Louis Vaquier, arrivé récemment chez Multiplast pour s’occuper, notamment, de sa commercialisation : “Le chantier avait initié un process de réservation lors du dernier Nautic de Paris en attendant que le bateau soit défini techniquement. On est désormais passés aux commandes fermes, nous en avons une grosse vingtaine à ce jour, et au moins autant de réservations ou de marques d’intérêt fortes.”

La clientèle ? “À la fois des particuliers, plus attirés par la version one design, notamment à l’étranger, où le format double marche très fort : on a par exemple vendu un exemplaire au Japon, deux en Italie, un en Espagne, un aux Etats-Unis, un à Dubaï. À côté, nous avons une demande de la part des clubs : l’ENVSN en a déjà réservé deux, on a de grosses marques d’intérêt à Dunkerque, au Havre, à Cherbourg, Brest, Lorient avec le CNL.”

Forts de cette demande, les nouveaux propriétaires du groupe Carboman, Jean Denis Bargibant et Damien Harlé, auquel appartient Multiplast, ont décidé de lancer le 1er juillet la fabrication des outillages et des moules chez Ouest Composites, à Auray. “La production proprement dite va débuter en novembre dans un site que nous devrions annoncer prochainement, pour une livraison des premiers bateaux au premier semestre 2023. Ensuite, nous sortirons un bateau par semaine”, poursuit Louis Vaquier.

Pour Multiplast, jusqu’ici spécialisé dans la fabrication de bateaux prototypes, le défi de construire en série est de taille, même si Yann Penfornis rappelle : “Nous avons l’habitude de le faire dans nos activités industrielles. C’est effectivement moins habituel pour notre pôle course, mais nous avons quand même construit 200 foils pour les Figaro 3, en en produisant une paire par semaine.”

Les premiers Carboman 30 devraient faire leur apparition lors du Spi Ouest-France 2023. L’objectif, ensuite, est qu’ils participent aux courses de l’UNCL et du Rorc – le bateau pourra être jaugé en IRC, moyennant une adaptation du plan de voilure -, y compris les grandes classiques comme le Fastnet ou des transats, telles que la Cap Martinique.

Le projet est également de lancer des épreuves spécifiques, dont une, estivale, qui pourrait prendre la succession du Tour Voile à compter de 2024: “L’idée serait de faire chaque année des morceaux du Tour sur 10-15 jours, confirme Gery Trentesaux. On aimerait commencer par une épreuve au départ de Dunkerque, qui irait en Belgique, peut-être en Hollande et en Angleterre, pour terminer en Normandie. L’année d’après, on irait en Atlantique, notamment en Espagne, puis en 2026 en Méditerranée.” 

More information www.multiplast.eu